A LA VITRE
A la vitre, un petit garçon
regarde passer les saisons
Il ne bouge pas, ne sourit pas
Tout simplement, sans mot dire, il est là
Il vit dans un labyrinthe distordu
sans savoir que son enfance est perdue
Il ne sait pas qu'il n'est plus qu'un dossier
que manient les blouses blanches et infirmiers
A la vitre, un petit garçon
oublie qu'il a encore un nom
Le monde des adultes est tellement rétréci
qu'ils n'ont pas compris ce qu'un jour, ses yeux ont dit
Il ne voulait plus de cette injuste vie
qui lui avait ravi sa maman chérie
Alors, il a décidé de se taire
et ensuite, il s'est assis par terre
A la vitre un petit garçon
est soudain saisi d'un frisson
des images hantent sa mémoire
il faisait chaud, c'était un soir
les cigales chantaient dans les blés
Sa maman n'a pas vu l'train arriver
Sur son âme, tombe un voile ensanglanté
Sa petite main griffe la surface vitrée
A la vitre, un petit garçon
est enfermé dans sa prison
Pourtant, son regard erre par-delà le grillage
scrute, au loin un hypothétique paysage
sans aucun nuage, sans aucun orage
Alors avec des beaux crayons multicolores
il prend une feuille, dessine un merveilleux décor
dans lequel jamais rien ne serait mort.
A la vitre, un petit garçon
s'est inventé un horizon
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